Jeudi 6 février, à 20h30 dans l’auditorium de la médiathèque, Max Bird entre sur scène avec une énergie joyeuse et un objectif : “J’essaie de comprendre”...
Comment aller mieux dans ce monde complexe et toujours plus fou ? S’en est suivi un spectacle/conférence interactif qui remet en question et dérange, dans une bonne humeur communicative !
On essaie d’abord de comprendre le décalage entre notre biologie et notre mode de vie. Car le cerveau humain n’a pas changé d’un iota depuis que nous étions chasseurs-cueilleurs. Nos biais cognitifs actuels étaient à l’époque des atouts pour la survie de l’espèce : rechercher le sucre et le gras, la dopamine, organiser la survie. Notre peur de la nouveauté est également la marque d’un atout évolutif pour nous prémunir du danger. Or, dans nos sociétés actuelles, la peur est rarement corrélée à un danger réel (8% seulement de nos peurs sont justifiées), et notre besoin de chocolat n’est pas un enjeu de survie !
Deux options : Être des cons toujours plus englués dans l’abondance et dans l’absurdité qui guide nos plus importants choix de vie ou prendre conscience de nos biais cognitifs et tenter d’en déjouer certains.
Les spectateurs actifs et Max Bird réfléchissent alors ensemble à ce qui pourrait nous apporter une joie durable. Notre société nous isole les uns des autres ? Par le passé, le village, le monde du travail étaient des instances de sociabilisation importantes et les familles beaucoup plus regroupées qu’actuellement. Partager un espace de vie peut faire peur, certes, mais se contenter de la facilité, de la satisfaction immédiate de nos envies ne peut générer que des frustrations : entre une voie simple et une semée d’embûches, le cerveau trouve son plaisir dans le cheminement plutôt que dans le résultat. Il faut donc, dans la limite du raisonnable, aller vers ce que l’on craint.
En outre, dans la nature, le nombre de possibilités est réduit contrairement à notre monde moderne. Restreindre les choix et les stimulations extérieures favorise donc une régulation aussi bien physiologique que psychologique.
Max pointe ensuite avec humour notre nullité en communication : nous sortons de l’école avec des savoirs, des compétences, mais un gros déficit à communiquer avec les autres... Pour permettre le vivre ensemble, apprenons à créer des espaces et des temps réguliers propices à clarifier les besoins et les limites de chacun. Travaillons à nous confronter à l’autre dans l’accueil de sa vision du monde tout en acceptant de ne pas être d’accord : l’inconfort initial se trouvera vite oublié pour laisser place à un bien-être durable !
Enfin, une troisième loi érigée par Max, qui pourrait nous aider à aller mieux : se sentir utile ! Le fait de rendre un vrai service à quelqu’un entraîne une amélioration de l’estime de soi si elle se conjugue à l’humilité. Plutôt que de souhaiter être célèbre, apporter son aide à autrui revient à s’en apporter à soi : bien mieux que de chercher l’argent ou la reconnaissance, qui nous pousse à une course sans fin ; bien mieux que de s’enfermer seul dans une passion qui nous coupe des autres !
Alors conclut-il “Soyez égoïste, aidez les autres”, qu’importe que vous le fassiez pour vous dans un premier temps !
Merci Max, pour ce moment “chamboulatoire”, où on rit beaucoup, mais pas seulement...